Notre route continue avec de nouvelles rencontres, de nouveaux paysages et bien sûr de nouveaux imprévus…

Au pays des Mormons

Après nous être délectés de la terre rouge de l’Utah, nous faisons chemin vers des zones tout aussi désertiques entourées de montagnes et de canyons mais aux couleurs différentes : du blanc, du gris, du verdâtre, de l’ocre. Une nouvelle fois, pendant plus de 100 kilomètres, nous ne croisons rien. Une nouvelle fois, nous n’avons pas anticipé le plein. Une nouvelle fois, ça passe. Mais, dès le premier village, nous nous arrêtons pour remettre de l’essence. A l’entrée du village, il y a un grand panneau signalant un fort où la visite est gratuite. Nous nous arrêtons, les filles adorent visiter les anciens lieux de vie. En fait, c’est un lieu tenu par des soeurs mormones. A la fin, elles proposent gratuitement le livre des Mormons (ils l’ont en toutes les langues, même en albanais), offrent des bonbons, petits jouets aux enfants. Comme dirait Seb : « Quand c’est gratuit, c’est que c’est toi le produit ». La reconstitution était plutôt bien réalisée et au moins, j’aurais eu le plaisir de voir jouer Seb au cerceau avec une bonne soeur mormone.

Nous faisons escale à Cedar City pour profiter de la piscine, de l’aire de jeux. Je m’imagine me reconvertir dans les structures de jeux pour enfants car en France, nous sommes loin de proposer à nos petits ce qu’offrent les villes nord-américaines…Mais, il faut dire qu’ici, tout est sponsorisé par le privé : le toboggan est offert par le cabinet dentaire, l’échelle par la banque, la balançoire par l’assureur… Nous nous dirigeons vers Zion Park, autre grand parc national américain.

Nous nous arrêtons un samedi après-midi dans la petite bourgade de Virgin-Utah ; sur notre application « camping », un spot gratuit face à une aire de jeux est mentionnée. Il est 16 heures, le lieu est tranquille. Il est 17 heures, le lieu s’anime : un château gonflable est installé, les tables de l’aire de pique-nique sont recouvertes aux couleurs du drapeau américain. Chacun arrive avec sa spécialité culinaire, les femmes habillées avec de grandes robes comme dans La Petite Maison dans la Prairie, les hommes à la façon Cow-boy. Nous sommes invités à partager leur repas : hot-dog, hamburger et superbes desserts maison. La « party » est organisée par les Mormons en vue de l’élection du prochain maire. Il est 20 heures, tout est rangé et le lieu est à nouveau très calme. Il est 21 heures, je sors fumer une cigarette et là, garé à côté de nous, un camping- car français.

C’est comme ça que la tribu No-Mads a rencontré la tribu Positives Latitudes. Il y a Céline, Patrick, Iban (14 ans) et Amélie (7 ans). Les plus jeunes privatisent l’aire de jeux, sortent les tables, font de la peinture, l’école, transforment le camping-car en discothèque et surtout parlent, parlent et jouent, jouent. Les grands privatisent le parking, sortent les tables, boivent des bières, du vin, mangent bien, jouent à la belote et parlent, parlent aussi. Jeanine, André et leur fils Luc, un couple de retraités de Dijon, se joindront à nous pour une soirée-parking. Une autre très sympathique soirée sera partagée avec la chouette Amanda qui habite la petite maison en face de l’aire de jeux et qui s’était habituée à avoir de nouveaux voisins français. Finalement, nous serons restés plusieurs jours sur ce parking de la tranquille ville de Virgin ;  nous le quitterons juste le temps de faire une petite balade dans Zion Park.  Nous apprendrons par la suite que le conseil municipal de la douce Virgin a adopté un décret rendant obligatoire la possession d’armes pour chacun de ses habitants hormis pour les déséquilibrés, les repris de justice… Nous disons au revoir à la petite famille landaise et nous espérons se recroiser au Mexique.

En route pour Vegas

La route pour rejoindre Las Vegas est encore une fois en pleine zone désertique. Nous faisons un crochet au State Park « Valley of Fire ». Nous nous baladons au milieu d’un Canyon à la terre rouge flamboyante. Sur les parois, nous pouvons voir des dessins, témoignages d’une époque lointaine. Cours d’histoire en grandeur nature pour Elmina ! Nous passons une nouvelle nuit sur un spot gratuit et totalement désertique. Les filles veulent de la civilisation. Alors, on file à Vegas.

Nous resterons deux nuits sur un parking au pied de la célèbre tour du casino « Stratosphère ». On ne s’y attendait pas mais on a adoré notre séjour à Vegas. On en a pris plein les yeux. L’architecture est complètement loufoque. Nous pouvons voir des reconstitutions de la Tour Eiffel, des canaux de Venise, des célèbres places romaines, de Montmartre… Nous ne pensions pas pouvoir rentrer dans les casinos avec les filles. Que nenni (sauf dans les zones tables de jeux) ! A chaque porte passée d’un casino, un nouveau monde s’ouvre mêlant machines à sous, tables de jeux, scènes de concert, de spectacle, galerie marchande avec toutes les grandes marques, restaurants…

Rien à voir avec ce que l’on a pu voir des US jusque là… Les personnes se baladent avec des boissons alcoolisées dans des contenants variés et souvent de grande taille et peuvent les remplir aux différents bars de la ville. Les dispensaires vendent de la Marijuana et ses produits dérivés, des publicités géantes apparaissent un peu partout dans la ville. Dans les casinos, tout le monde fume ; il ne faudrait pas que le fumeur (être compulsif, c’est bien connu) sorte et arrête de mettre des sous dans la machine le temps d’une clope.

On a aimé Las Vegas parce qu’on l’a regardé avec des yeux d’enfants se promenant dans un grand parc d’attraction. Mais, nos yeux d’adultes ont bien vu que même si c’était l’euphorie dans la rue ; les gens derrière leur machine à sous étaient pour la plupart bien tristes et bien angoissés. On a bien vu aussi qu’aux portes des casinos, sur les trottoirs ; c’était la pauvreté extrême pour certains bien malmenés par la vie de la rue. On a bien noté également qu’on utilisait le corps des femmes et des hommes pour faire vendre. Et, on a bien compris qu’à Vegas, on essayait de te faire consommer à tout instant. Et pour le détail de nos activités végasiennes, Elmina s’en est chargée.

Et, comment on a fumé dans la Vallée de la Mort…

Après la démesure urbaine, nous avons rejoint le vrai, le grand désert américain : la Death Valley. Nous, les filles, nous étions un peu fatiguées après notre virée en ville. Alors, autant vous dire que la chaleur écrasante, l’air sec de la Vallée de la Mort ne nous ont pas motivées à faire de longues randonnées dans ces paysages mythiques. Nous avons donc fait une visite-camion de la Death Valley. Autant vous dire que lui non plus n’a pas particulièrement apprécié la chaleur, la topologie des lieux. En pleine montée, nous avons arrosé le capot pour donner un coup de frais au moteur. En pleine descente, nous avons arrosé les freins pour donner un coup de frais au freins. Un ranger-policier nous a arrêté, sirènes hurlantes. Une fumée spectaculaire s’échappait de nos freins (avant arrosage). On a eu chaud ! Merci le ranger-policier, d’autant plus que ce monsieur nous escortera  pendant plus de 100 kilomètres jusqu’à la prochaine ville pour nous éviter de dépenser 500 dollars de remorquage par un remorqueur qui semblait peu honnête. Ce problème de surchauffe des freins était dû à une utilisation peu conventionnelle du système de vitesses des véhicules automatiques. Nous n’entrerons pas dans les détails car l’idée de ce site n’est pas de devenir la risée de qui que ce soit mais plutôt de promouvoir notre beau projet !

Nous arrivons donc de nuit sous escorte à Lone Pine, ville de Californie située entre la Vallée de la Mort et la Sierra Nevada. Pour finir, cette journée, intense en émotions, nous échouons sur une sorte d’aire naturelle de camping. Ici, nous attendait une affiche nous invitant à bien faire attention à ne pas s’approcher de cadavres de sortes de ratons laveurs ou je ne sais quel animal car ils sont porteurs de la peste… C’est bon, on va se coucher…

De grands arbres

Après réparation des freins, nous reprenons la route avec notre RV (au fond de moi, je lui en veut encore de son comportement dans la Death Valley). Nous nous rendons à Sequoia National Park. Nous arrivons par le Sud. Mais, la route permettant de rejoindre le Nord et les forêts de séquoias est fermée aux camping-cars. Nous, revoilà partis pour deux heures de routes, de virages, de descentes, de montées… Cette fois, le camion est gentil et nous pouvons nous rendre au pied du Général Lee, impressionnant ! En plus, de ces arbres magnifiques, il y a moult groupes de français en voyage organisé. Soriane se met à les suivre, ce sont ses copains, ils parlent une langue qu’elle comprend. Pendant ce temps, avec Seb, nous nous disons que malgré les galères que nous pouvons rencontrer de temps en temps, notre façon de voyager nous correspond assurément mieux.

Nous sommes maintenant en Californie au Sud de San Francisco mais cela, nous vous le raconterons bientôt !!!