Deux camions en route pour le Mexique

Avant d’entrer au Mexique, nous devons assurer les véhicules. La petite ville d’Ajo où nous nous sommes rejoints regorgent de cabinets d’assurance. Au premier où nous nous arrêtons, cela ne semble pas si facile : un véhicule canadien et un véhicule français (encore plus compliqué). A la deuxième agence, un personnel plus dynamique prend les choses en main et rapidement nous pouvons repartir vers la frontière.

Nous traversons le parc national Organic Cactus pour rejoindre Lukeville. Le nom du parc est assez explicite pour que vous puissiez imaginer le paysage qui se dévoilait à nos yeux. Sur la route, il y a également des barrages de la police américaine aux frontières mais bizarrement, ils s’intéressent plus aux personnes venant de l’autre sens.

Le passage de la frontière USA/Mexique sera très rapide. Nous n’imaginons même pas le temps qu’il nous aurait fallu pour effectuer le chemin inverse. Les américains ont des sortes de ralentisseurs avec dessus des pics qui si tu décidais par hasard de faire marche arrière pour retourner aux Etats-Unis, tes pneus finiraient crever. Quant au douanier mexicain, plutôt que de nous infliger un interrogatoire, nous donne des conseils sur la route à prendre.

Le paysage demeure inchangé : des étendues désertiques, des cactus… mais, alors pour le reste, c’est un autre monde ! Dès la première ville, des odeurs alléchantes de nourriture, des bruits de musique, de voix et de klaxons pénètrent par les fenêtres du camion. Des vendeurs ambulants vendent de tout, des nettoyeurs de pare-brise apparaissent à chaque stop ; dans les rues, il y a plein d’échoppes… Il y a de la vie partout !!!

Puerto Peñasco, plage, pina colada et pétarade

Notre convoi se dirige vers Puerto Peñasco. Et là, ce n’est plus de la vie, c’est un énorme bazar. Ça pétarade dans tous les sens, la circulation est dense, la musique s’entend de partout. Dix milles motards mexicains, américains, canadiens ont rendez-vous à Puerto Peñasco pour le week-end. Nous nous installons dans un RV Park en bord de plage. Les enfants n’attendent qu’une chose : se baigner ! Il faut dire que l’attente fut relativement longue ; nous leur en avions parlé depuis Roissy. C’est le bonheur !

A la nuit tombée, nous allons dans une petite cantina pour s’initier à la cuisine mexicaine. C’est une première, une véritable découverte : ceviche, tacos, quesadillas, burritos, chimichangas, pescados y camerones… Patrick, notre copain landais, a déjà bien bourlingué au Mexique et partage ses connaissances. Nous faisons une petite incursion nocturne dans ce que j’appellerais « la calle aux motards ». Des scènes de concert, des bars mobiles ont envahi les rues. L’atmosphère est alcoolisée, les décibels sont élevées. La foule est compacte, des Harley la traversent en faisant ronfler le moteur. C’est un peu too much pour les filles comme première vision du Mexique.

Nous passons le week-end dans cette ville entre quiétude de la plage (le motard ne quittant pas son blouson pour le troquer contre un maillot de bain) et excitation du coeur de la ville.

Costa Pacifica

Il nous reste une dernière formalité à effectuer pour circuler en toute légalité au Mexique. Nous devons nous rendre à Caborca, dans les terres, pour obtenir un permis de circulation temporaire de dix ans. La route est parfois chaotique, parsemée d’énormes trous. Très fréquemment, nous rencontrant des ralentisseurs très ralentissants : les Topes. Nous traversons des villages bien isolés avec peu de commerces, des rues non asphaltées mais, peu importe, il y a toujours une cerveceria (petit magasin de bières) avec un cadran digital sur la façade indiquant la température des frigos. Après nos démarches administratives, nous nous pressons (autant que les routes le permettent) de rejoindre la côte.

 

 

Nous installons notre campement à Bahia de Kino, petit village de pêcheurs. Nous y passons une semaine ;  les Positives latitudes repartent avant. Ils ont un rendez-vous familial plus au Sud. Nous nous retrouverons…

A Bahia de Kino, nous farnientons bien en continuant notre découverte du Mexique, ses habitants, sa culture… La rencontre est plus facile. Nous devons retrouver notre espagnol et jongler avec l’anglais que nous continuons à parler quotidiennement avec les nombreux touristes. Harvey, un canadien, emmènera Seb, Amélie et Elmina voir des otaries de mer. Patrick et Iban reviendront de cette balade avec plein de poissons. Nous avons la chance de voir débarquer 70 jeunes scouts mexicains qui animent les lieux et sont là pour une course de radeaux (qu’ils construisent eux-mêmes façon scout). L’eau est chaude, on se baigne, on mange, on boit…Pas de quoi faire un article…

Nous continuons notre route le long de la Côte Pacifique par petites étapes kilométriques mais grandes étapes temporelles. Les autoroutes sont plutôt en bon état mais assez chères. Il n’est pas rare d’y rencontrer des piétons, des vélos à contre-sens et de nombreux barrages policiers. Pour les petites routes, l’état de la chaussée est nettement plus variable ; elles sont parcourues par la faune locale. Chiens, chats, cochons, poules, chevaux, iguanes et tatou sont les animaux que nous avons laissés passer sur notre parcours.

 

 

A San Carlos, nous croiserons des caravanes et camping-cars démesurés de retraités canadiens et américains… Nous ne restons qu’une nuit. A Huatabampo, nous ne croiserons quasiment personne et aurons le privilège d’avoir une immense plage pour nous tout seul…

Chez Noé, à Celestino à côté de La Cruz, nous restons une semaine. C’est un peu loin de tout, c’est un petit camping-hôtel mais Noé et sa famille ont le don de l’accueil et du vivre ensemble. Chez Noé, c’est repas partagés, co-voiturage et cetera. Il y a aussi sa petite fille Noélia, 4 ans, qui est devenue super copine avec Soriane (le départ a été un peu difficile). Mais, chez Noé, il y a a aussi des énormes iguanes, des dauphins qui jouent dans l’océan et le plus gros serpent (plus d’un mètre de long et gros diamètre aussi) que je n’ai jamais vu à moins d’un mètre de moi.

Nous abandonnons notre maison mobile pour nous offrir une nuit à l’hôtel (premier découchage) à Mazatlan, la grande ville. Le vieux centre est magnifique, ses petites rues, ses maisons colorées, son marché traditionnel où nous sommes admiratifs devant les stands de fruits et légumes, d’artisanat et un peu moins devant ceux de viande. Nous nous baladons sur le malecon, traversons la ville de nuit en taxi-voiturette-décapotable la musique à fond… Mazatlan semble en construction de partout avec le développement du tourisme surtout dans la zone dorée où l’on peut retrouver  nombreux hôtels et chaines de fast-food mondialement connues. Enfin, bref, ce qui a le plus plu à Soriane, je crois, c’est d’avoir la télé dans la chambre et de regarder Peppa Pig et la Pat’Patrouille en espagnol.

Les petites villes mexicaines sont très vivantes, les commerces, les petits restaurants sont nombreux. Les gens ont développé leur propre petite affaire. Cela nous change des villes américaines avec des centres villes désertés et des zones commerciales périphériques qui se ressemblent toutes. Cela fait du bien et en plus, on peut critiquer Trump. Voilà, on est bien. Les filles ont adopté la gastronomie mexicaine ; pas un jour sans tortilla !

Aujourd’hui, nous sommes à Chacala avec nos potes de route dits les Positives Latitudes. On a installé le camp dans un parc de stationnement de ce trop, trop chouette petit village à côté de Las Varas. On détaillera tout ça prochainement (c’est promis cette fois).

 

PS : Nous rentrerons en France en février après 7 mois sur la route parce que c’est le bon moment pour nous, parce qu’on a un peu moins de sous et parce qu’on veut manger une raclette ou une tartiflette.